Depuis quelque temps, on parle beaucoup de « quiet quitting » (ou démission silencieuse en français). Un phénomène issu des réseaux sociaux qui s’est amplifié notamment grâce à Tik tok.
Après une grande vague de démission, la France connaît aujourd’hui ce phénomène qui consiste pour les salariés à faire le strict minimum (sans se faire renvoyer bien évidemment).
Mais attention à ne pas faire d’amalgame : Le quiet quitting est en fait un abandon de la quête perpétuelle de la performance pro ultime. Plus question de se surpasser, ni de faire des heures supp et encore moins répondre aux mails en dehors des heures de travail. Ce n’est pas une démission à proprement parler comme son nom pourrait l’indiquer. En effet, nombreux sont ceux qui n’ont pas vraiment conscience d’agir en faveur de ce mouvement.
Cette démission silencieuse est un vrai signal d’alarme nous indiquant que le niveau de motivation et l’implication au travail diminue. Des millions de personnes souffrent de ce que l’on appelle le burn-out. Et certains salariés se retrouvent parfois à dénigrer ou saboter l’entreprise dans laquelle ils travaillent. La santé mentale des salariés est ainsi au plus bas.
Le quiet quitting se présente alors pour ces derniers comme une arme qu’ils utilisent pour se préserver (parfois inconsciemment) d’une situation professionnelle qui ne leur convient pas (à cause du stress ou de la fatigue pro ressentie). C’est un peu comme leur mécanisme de défense contre les risques psychosociaux.
Il est vrai que depuis la pandémie, l’équilibre de la vie pro/ perso a été bousculé. Désormais, les salariés ont tendance à prendre soin d’eux en priorité tout en délaissant la vie professionnelle. De plus en plus de personnes refusent que leur travail empiète sur leur vie personnelle. Ils sont souvent désengagés dans leur entreprise à cause d’un manque de considération ou à des conditions de travail particulièrement difficiles.
C’est un vrai ras-le-bol que met en lumière ce mouvement de plus en plus répandu.
Qu’est-ce qui se cache réellement sous cette tendance marketée à outrance ?
- Une désorganisation ou un déséquilibre
Avec la pandémie, nous avons adopté le télétravail avec tous les avantages qu’il présentait : économie de temps de transport, flexibilité… Mais sans s’y être vraiment préparé. Avec le télétravail, les salariés ont parfois étendu leur plage de disponibilité au risque de ne plus faire de séparation nette.
- Une (re)prise de pouvoir
Ce quiet quiting est une manière, un peu brutale certes (les grands changements sont souvent excessifs pour être efficaces) de rééquilibrer la fameuse balance vie pro vie perso.
- Une inquiétude
Le contexte politico-économique actuel inquiète et fait se poser la question du sens du travail. Ce phénomène est un réel message à l’attention des entreprises, des organisations et des managers. Une attention particulière doit être portée aux conditions de travail, à la gestion des carrières, à l’intégration, la formation…
Les engagements doivent être forts, authentiques et rapides et doivent se traduire par des actions concrètes.